Plan Local d’Urbanisme de Sierentz : Les collines en sursis!
Plan Local d’Urbanisme de Sierentz : Les collines en sursis!
Dans le souci de préserver de l’urbanisation ce qu'il reste des collines de Sierentz, Alsace Nature a été amenée à déposer une requête en annulation du PLU (Plan Local d'Urbanisme) de Sierentz.
Le 29 septembre 2015 le Tribunal Administratif a annulé le PLU de Sierentz.
Le Tribunal a estimé que le PLU en l’état surestime les besoins fonciers tant en surfaces constructibles qu’en nombre de logements et que le PLU est de nature à altérer un corridor écologique et à porter atteinte à la nature des paysages.
Ce jugement, résultat d’un long travail pour la rédaction des différents mémoires, a donné raison à Alsace Nature et au CAPS68. La commune a fait appel de cette décision.
Le 24 novembre 2016 la Cour d’Appel de Nancy a annulé le jugement du Tribunal Administratif.
La requête d’Alsace Nature est rejetée.
La cour d’appel a reconnu le bien-fondé de l’argumentaire d’Alsace Nature concernant la nécessité de protéger les paysages sensibles. Cependant, du strict point de vue du droit, les différents textes de loi sur lesquels s’est fondé cet argumentaire sont soumis à interprétation et laissés à l'appréciation des juges ou n’ont pas été appliqués car le SCOT (schéma de cohérence territoriale) du Pays de Huningue/Sierentz n'était pas encore en vigueur.
Le PLU de Sierentz est rétabli. L'avenir des collines est maintenant sous la seule responsabilité de la municipalité.
Nous avons le sentiment que la France s’est doté de textes de loi favorables à l’environnement qui dans la pratique rencontrent beaucoup d'obstacles dans leur application.
Cette bataille juridique devait être menée car les enjeux dépassent de loin l’intérêt pécuniaire de promoteurs immobiliers très actifs ainsi que les limites de la commune. L’implication d’Alsace Nature en tant qu’association d’envergure régionale sur ce dossier ainsi que le jugement de 2015 ont mis en lumière la richesse des collines et leur vulnérabilité dans le schéma urbain actuel.
Le CAPS reste actif et présent sur le Pays de Sierentz et poursuivra ses actions de sensibilisation et d’alerte. Il demeure le porte-parole de ceux qui sont attachés aux collines et de ceux qui s’inquiètent des conséquences de l’urbanisation galopante de Sierentz.
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La récente publication du rapport du WWF fait état d’une perte de 60% du vivant ces 50 dernières années, ce qui signifie que les jeunes générations, à savoir les quadragénaires, les trentenaires sont nés dans un environnement déjà considérablement appauvri.
Ce constat dramatique devrait imposer l’arrêt immédiat de toute destruction inconsidérée d’espaces naturels, d’autant plus lorsqu’ils sont remarquables. Nous ne devrions pas être au stade de tenter de sauver le peu de nature qui reste, nous devrions être dans la reconquête, la renaturation. Sans nul doute les générations futures nous jugeront très sévèrement sur ce que nous avons détruit et pas su protéger à temps.
Poursuivre l’étalement urbain en détruisant les espaces naturels est une position qui apparaît bien rétrograde au regard des grands défis environnementaux de notre époque.
D’autres communes ont su préserver leurs collines notamment Rixheim, Riedisheim, Habsheim et Bartenheim. Cette protection a été le fruit d’une volonté politique qui a su instaurer une pédagogie et des consensus pour protéger et faire valoir le bien commun.
Maintenant il est nécessaire que des voix s’élèvent pour une prise de conscience des grands enjeux environnementaux afin que l’irréparable ne soit pas commis et que la municipalité s’attelle enfin à protéger ce patrimoine naturel inestimable que sont les collines de Sierentz. Elle en a le pouvoir et le devoir.